“Depuis la séparation de ses parents il y a 2 ans, Noëlie est triste. Elle rencontre des difficultés à accepter le divorce de ses parents et la garde alternée. Elle fait du chantage affectif, veut qu’ils se remettent ensemble « ce serait mon plus beau cadeau ». Elle a aussi des difficultés d’endormissement depuis toute petite. L’exemple de Noëlie est un cas assez courant.
Lors de sa 1ère visite
Je recherche les blocages, les mémoires émotionnelles qui pourraient avoir un impact sur ses pensées, son comportement à son insu et qui pourraient expliquer sa tristesse. La première chose que je découvre est la peur d’être abandonnée. Même si elle n’a pas été abandonnée, elle a pu se sentir seule à un moment donné, ou à plusieurs reprises. Ce blocage peut entraîner la peur de la séparation, le besoin exagéré d’être aimée et du chantage affectif. Elle a un amour sans limite pour ses parents et se sent contrainte de choisir alors qu’elle veut les deux ! Elle m’explique que lorsqu’elle rend visite à l’un de ses parents, elle se sent triste et aimerait que l’autre parent soit là. Je trouve aussi un sentiment d’injustice, et de colère par rapport à la séparation. Elle rencontre une peur très forte d’être rejetée, peut-être à cause du fait que les parents ont refait leur vie et que d’autres enfants pourraient arriver ? Noëlie a aussi une culpabilité de ne pas être parfaite, et s’interdit de désobéir à ses parents par peur d’être rejetée. Elle a aussi sans doute un peu perdu ses repères à moment donné, et a besoin de rituels pour s’endormir sereinement. La peur de grandir et de se détacher du cocon familial est aussi présente.
2ème rencontre
Sa maman me dit qu’elle n’a plus de problème d’endormissement maintenant, qu’elle ne parle plus de la séparation et ressent moins de tristesse. Elle est même contente car elle va être grande sœur ! L’évacuation des blocages émotionnels ont permis à Noëlie d’accepter le contexte. Elle a juste une nouvelle peur qui est apparue : celle de sa future maîtresse qui est très sévère. Pendant la séance, Noëlie évacue aussi la panique de l’autorité (elle est très obéissante), la peur des conflits, la peur de se tromper, la peur de la violence verbale et de ne pas être appréciée. Nous évoquons tout cela avec la maman, pendant que sa fille écoute.
En fin de consultation, Noëlie est contente. Je ne reconnais plus la fille triste de la première visite. Elle dit à sa maman qu’elle veut faire comme moi, elle veut suivre mon exemple ! Elle repart décidée à décorer sa chambre comme mon cabinet, et à se faire des cartes de visite ! La profonde tristesse de Noëlie s’est envolée comme par magie.”
Voir aussi :
- Le cas de Réjane, en plein burn-out
- L’exemple de Valérie et de son fils pleins de colère
- Le cas de Céline qui se plaint de surpoids
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