« Comme souvent, les mamans se préoccupent de leur enfant avant de penser à elles-mêmes. Et pourtant, dans une même famille, les enfants peuvent être l’expression d’un malaise des parents. Le cas suivant illustre la communication au niveau des émotions et notamment la colère que l’on peut trouver entre un enfant et sa mère.
La découverte de la PBA
Je rencontre tout d’abord Valérie lors d’une séance pour son fils Denis de 3 ans. Elle l’amène parce qu’ il fait de grosses crises et qu’elle a du mal à communiquer avec lui. Je trouve peu de choses directement liées aux émotions de Denis, mais je trouve des mémoires où il ne serait pas senti écouté, et un besoin d’être entendu. Chaque fois que je trouve une mémoire émotionnelle, Valérie paraît étonnée, elle n’y croit pas, elle nie… A la fin de la séance, je dis à Valérie que j’aimerai bien la voir elle aussi, lui expliquant que les émotions sont des énergies auxquelles l’entourage est sensible et que les membres d’une même famille communiquent leurs émotions entre eux.
Séance de PBA pour Valérie
Lorsqu’elle revient me voir pour elle, je lui demande s’il y a quelque chose qui la dérange dans sa vie et qu’elle aimerait explorer. Elle me dit que « Non, tout va bien ». Comme j’insiste, elle me dit qu’elle aimerait perdre du poids. Elle a pris 15 kg depuis la naissance de Denis. Lors de cette première séance, nous travaillons beaucoup la relation avec sa mère avec qui elle est très proche. Elles s’appellent au téléphone plusieurs fois par jour ! Nous travaillons bien sûr aussi son rapport à la nourriture et le fait qu’elle grignote entre les repas, pour se calmer, même si elle ne se l’avoue pas. Rien ne semble l’affecter.
2 mois plus tard
Valérie revient pour un deuxième rendez-vous. Elle a perdu 4 kg depuis la dernière fois et elle a pris contact avec une diététicienne. Elle a entre-temps perdu son grand-père, mais dit n’en avoir pas été trop affectée. Elle a trouvé rassurant de voir son père pleurer, lui qui ne communique jamais ses émotions! Je lui demande la raison de sa venue. « Juste continuer le travail qu’on a commencé ». Valérie ne me dit toujours rien de ses faiblesses… Les blocages émotionnels que je trouve ne lui évoquent aucun souvenir. Tout allait bien dans son enfance et tout va toujours bien ! C’est alors que je trouve une mémoire émotionnelle disant qu’il y a eu une coupure de communication avec sa maman quand elle était enfant. Elle commence par nier fermement, puis se souvient tout-à-coup que sa mère a été hospitalisée une semaine. Elle admet alors avoir eu envie de communiquer avec sa mère et ne pas avoir pu. Je trouve ensuite, l’obligation de se taire et le fait qu’elle n’ait pas eu la possibilité d’exprimer sa tristesse à ce moment-là. Valérie fond en larmes. Elle s’autorise enfin à montrer sa fragilité, et ne la refoule plus. Elle reconnaîtra avoir reproduit le schéma paternel en ne montrant pas ses émotions négatives. Pour les calmer, elle mangeait, mais niait tellement ses émotions qu’elle allait jusqu’à en faire porter la responsabilité à son fils (prise de poids depuis SA naissance). Et Denis, par son comportement colérique et avec un amour inconditionnel pour sa mère, l’exhortait à entendre ses émotions !
Et maintenant… Valérie et Denis vont bien. L’enfant ne fait plus de crises, la maman s’est responsabilisée, elle s’autorise à communiquer ses émotions, à montrer sa tristesse, ses contrariétés et elle a perdu 12 kg. »
Voir aussi :
- Le cas de Réjane, en plein burn-out
- Le cas de Céline qui se plaint de surpoids
- La tristesse de Noëlie qui vit mal la séparation de ses parents
Retour vers Exemples PBA Claire Droin